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Biennale 2014: Les Hommes Cabanes
13 février 2014

Atelier d'écriture / CHS Pierre Lôo

Toss a la bosse de la peinture. Il cache pinceaux et couleurs dans les replis de son ancienne vie et ça ne fait plus bling-bling ! Les gueules de travers et les grandes bouches se frottent à la musique qui dégouline de ses toiles ! ça palpite de partout et il vous fait trois bises claquantes qui se transforment en étoiles filantes !  vite ! un vœu: que chacun trouve son chemin… il y a forcément un caillou plus blanc que les autres ;  parfois c’est à cause de lui que le pied trébuche, un peu distrait ; parfois, c’est la seule façon de le voir … et là commence la lente rédemption ou renaissance !

Alors, de « noir et blanc » le monde pète ses couleurs – feu d’artifice de tous les instants ; les yeux ne sont pas assez grands pour tout capter ; les doigts trépignent, alignent traits et traces : la palette explose, les couleurs dansent une tarentelle endiablée !

Claude

L’homme de la cabane-caraïbes

Il avait passé assez de temps à l’ombre, ne saisissant du soleil que quelques éclairs à travers les barreaux. Il n’avait vu du ciel que des lambeaux beau bleu, piqueté de bulles blanches, si vite disparues derrière la grande façade barbelée ! Bref, lui qui vécut dans un monde strictement noir et blanc, il rêvait de couleurs : jaillissements de rouges flamboyants, de jaunes lumineux, de verts enivrants et les bleus … ah les bleus ! Toute cette palette de bleus – seule couleur qui avait été sa compagne de l’ombre – avait subitement explosé sur ses toiles, le bois et le métal !

Il rêva alors d’un univers multicolore, inventant même les couleurs qui n’existaient pas encore. Il ne pouvait plus s’en passer et ses mains qui trituraient la matière étaient la preuve de ce brassage chromatique ! Jusqu’au bout des ongles, il portait ces couleurs, dans des rapprochements inédits : le vert le plus tendre côtoyait la sensualité du rouge, le jaune étincelant se collait au bleu d’Iroise … Et de ses mains trempées dans les couleurs sortit la « cabane-caraïbes ».

Il l’avait rêvée si longtemps quand il était à l’ombre qu’elle naquit presque toute seule, lente gestation dont le résultat plut à tous.

Porte de guingois, où le bleu dominait en touches de petits pois, elle était posée sur le sable et déjà parfumée aux embruns de l’Océan … Sur le toit, une grosse bécasse au ventre zébré, à l’œil malicieux, faisait figure de proue face aux vagues ! Il l’aimait tant cette cabane-caraïbes qu’il passait son temps à la contempler, tel un espace de liberté à jamais recouvré !

cbd

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